Fin de vie : quatre évêques désignés porte-parole avant les débats parlementaires

La Conférence des évêques de France a annoncé mercredi 10 avril, peu avant la présentation du projet de loi sur la fin de vie en conseil des ministres, la nomination de quatre évêques porte-parole sur ce « sujet de société majeur ». U

Fin de vie : quatre évêques désignés porte-parole avant les débats parlementaires

Mgr de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, et Mgr Jordy, porte-parole de la CEF sur la fin de vie, le 7 avril 2022 à Lourdes.

Le projet de loi du gouvernement sur la fin de vie est présenté en conseil des ministres mercredi 10 avril. La Conférence des évêques de France a annoncé, le même jour, dans un communiqué, la nomination de quatre évêques comme porte-parole, mobilisés pour les « nombreuses échéances, parlementaires notamment, qui jalonneront l’actualité des semaines et mois à venir ». Après son passage en conseil des ministres, la loi entamera un long parcours parlementaire à l’Assemblée et au Sénat.

Les quatre porte-parole choisis pour défendre la position de l’Église catholique sur «cette question infiniment grave et complexe de l’accompagnement des personnes en fin de vie » sont Mgr Pierre-Antoine Bozo (évêque de Limoges), Mgr Matthieu Rougé (évêque de Nanterre), Mgr Emmanuel Gobilliard (évêque de Digne) et l’archevêque de Tours Mgr Vincent Jordy.

Quatre évêques « particulièrement mobilisés »

Tous les quatre sont «particulièrement mobilisés, au sein de la CEF ou dans leur diocèse », indique le communiqué. Membre du groupe de travail sur la fin de vie mis en place en 2022 par la CEF, Mgr Jordy  est aussi vice-président de la CEF. Également membre du groupe de travail sur la fin de vie, Mgr Rougé était aumônier des parlementaires français entre 2004 à 2012.

Troisième porte-parole, Mgr Emmanuel Gobilliard bénéficie d’une expérience d’accompagnement des patients en fin de vie. Il a fait partie pendant quatre ans, de 1994 à 1998, de l’équipe d’aumônerie de l’hôpital Spallanzani à Rome, spécialisé dans les phases terminales des maladies infectieuses. Dans son diocèse de Digne, il a entrepris de visiter l’ensemble des Ehpad et maisons de retraite. Enfin, évêque de Limoges depuis mai 2017, Mgr Bozo est membre du Conseil permanent et fait également partie du groupe de travail sur la fin de vie de la CEF.

Une mobilisation de longue haleine

Leur nomination s’inscrit dans une mobilisation de longue haleine pour l’Église catholique. Lors de son discours d’ouverture de l’Assemblée des évêques de France de printemps, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la CEF, affirmait : « Notre voix, sur ce sujet comme sur d’autres, est attendue ; elle est même, plus que sur d’autres, espérée. » En outre, les évêques de France ont publié, le 19 mars, une déclaration exprimant leur « grande inquiétude » et leurs « profondes réserves » quant au projet d’ouvrir une « aide à mourir ». Ils ont appelé à ne « pas dévoyer la fraternité ».

Une déclaration faisant suite à la réaction vigoureuse de Mgr de Moulins-Beaufort après l’entretien du président Emmanuel Macron, dans La Croix et Libération, où ce dernier a dévoilé les grandes lignes du texte du projet de loi sur la fin de vie. L’archevêque de Reims dénonçait une « tromperie » : « Appeler “loi de fraternité” un texte qui ouvre à la fois le suicide assisté et l’euthanasie est une tromperie ». Il regrettait également « de vagues promesses » en ce qui concerne les soins palliatifs.