Cette église paroissiale romane Saint Martin, est
l’ancienne église d’une abbaye de moines augustins. Elle conserve quelques
arcades du cloître, datant de la fin du XIIIème siècle.
Construite en
forme de croix, elle fut longtemps prospère. Sa richesse exceptionnelle est
sans doute liée à des conditions historiques uniques d’un diocèse qui possédait
deux cathédrales : l’une à Sisteron et l’autre à Forcalquier et des
évêques qui résidaient à Lurs… Cruis a probablement profité de cette rivalité
qui dura trois siècles.
Il en subsiste la belle couverture en lauzes mais surtout du mobilier très riche, classé ou inscrit à l’inventaire des monuments historiques comme la splendide collection de santons ou encore son magnifique retable en bois doré à l’or fin, daté du milieu du XVIIème siècle, qui encadre un superbe tableau attribué à Nicolas Mignard (1608-1688) peintre à la Cour du Roi-Soleil, représentant la descente de la croix ; la présence d’une clarisse et d’un moine sur la toile semble indiquer que ce magnifique retable proviendrait de la communauté de clarisses de Sisteron. Il fut jalousement gardé par les habitants pendant la révolution.
Quelle que soit l’évolution des conditions d’exercice du culte, le confinement dans lequel nous nous trouvons empêchera nombre d’entre nous de se rendre à des célébrations dans leur église. La quête, de toute manière, comme durant le printemps, va se trouver très réduite. Aussi, le diocèse de Digne met-il à votre disposition ce moyen électronique pour « remplacer » votre offrande habituelle de quête si vous ne pouvez pas vous rendre à la messe.
Nous sommes si nombreux à faire ce petit don hebdomadaire qu’il représente une proportion importante des ressources de notre Église.
Merci d’avance de continuer dans cette fidélité.
Je vous en remercie de tout cœur :votre générosité nous permettra de poursuivre notre mission auprès de chacun.
Monseigneur Jean-Philippe Nault, évêque de Digne, Riez et Sisteron
« Le soir venu » (Mc 4, 35). Ainsi commence l’Évangile que nous avons écouté. Depuis des semaines, la nuit semble tomber. D’épaisses ténèbres couvrent nos places, nos routes et nos villes ; elles se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant qui paralyse tout sur son passage : cela se sent dans l’air, cela se ressent dans les gestes, les regards le disent. Nous nous retrouvons apeurés et perdus. Comme les disciples de l’Évangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement. Dans cette barque… nous nous trouvons tous. Comme ces disciples qui parlent d’une seule voix et dans l’angoisse disent : « Nous sommes perdus » (v. 38), nous aussi, nous nous apercevons que nous ne pouvons pas aller de l’avant chacun tout seul, mais seulement ensemble.
Il est facile de nous retrouver dans ce récit. Ce qui est difficile, c’est de comprendre le comportement de Jésus. Alors que les disciples sont naturellement inquiets et désespérés, il est à l’arrière, à l’endroit de la barque qui coulera en premier. Et que fait-il ? Malgré tout le bruit, il dort serein, confiant dans le Père – c’est la seule fois où, dans l’Evangile, nous voyons Jésus dormir –. Puis, quand il est réveillé, après avoir calmé le vent et les eaux, il s’adresse aux disciples sur un ton de reproche : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » (v. 40).
Cherchons à comprendre. En quoi consiste le manque de foi de la part des disciples, qui s’oppose à la confiance de Jésus ? Ils n’avaient pas cessé de croire en lui. En effet, ils l’invoquent. Mais voyons comment ils l’invoquent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » (v. 38). Cela ne te fait rien : ils pensent que Jésus se désintéresse d’eux, qu’il ne se soucie pas d’eux. Entre nous, dans nos familles, l’une des choses qui fait le plus mal, c’est quand nous nous entendons dire : “Tu ne te soucies pas de moi ?”. C’est une phrase qui blesse et déclenche des tempêtes dans le cœur. Cela aura aussi touché Jésus, car lui, plus que personne, tient à nous. En effet, une fois invoqué, il sauve ses disciples découragés.
La tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. Elle nous démontre comment nous avons laissé endormi et abandonné ce qui alimente, soutient et donne force à notre vie ainsi qu’à notre communauté. La tempête révèle toutes les intentions d’“emballer” et d’oublier ce qui a nourri l’âme de nos peuples, toutes ces tentatives d’anesthésier avec des habitudes apparemment “salvatrices”, incapables de faire appel à nos racines et d’évoquer la mémoire de nos anciens, en nous privant ainsi de l’immunité nécessaire pour affronter l’adversité.
À la faveur de la tempête, est tombé le maquillage des stéréotypes avec lequel nous cachions nos “ego” toujours préoccupés de leur image ; et reste manifeste, encore une fois, cette appartenance commune (bénie), à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire : le fait d’être frères.
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? ». Seigneur, ce soir, ta Parole nous touche et nous concerne tous. Dans notre monde, que tu aimes plus que nous, nous sommes allés de l’avant à toute vitesse, en nous sentant forts et capables dans tous les domaines. Avides de gains, nous nous sommes laissé absorber par les choses et étourdir par la hâte. Nous ne nous sommes pas arrêtés face à tes rappels, nous ne nous sommes pas réveillés face à des guerres et à des injustices planétaires, nous n’avons pas écouté le cri des pauvres et de notre planète gravement malade. Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade. Maintenant, alors que nous sommes dans une mer agitée, nous t’implorons : “Réveille-toi Seigneur !”.
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? ». Seigneur, tu nous adresses un appel, un appel à la foi qui ne consiste pas tant à croire que tu existes, mais à aller vers toi et à se fier à toi. Durant ce Carême, ton appel urgent résonne : “Convertissez-vous”, « Revenez à moi de tout votre cœur » (Jl 2, 12). Tu nous invites à saisir ce temps d’épreuve comme un temps de choix. Ce n’est pas le temps de ton jugement, mais celui de notre jugement : le temps de choisir ce qui importe et ce qui passe, de séparer ce qui est nécessaire de ce qui ne l’est pas. C’est le temps de réorienter la route de la vie vers toi, Seigneur, et vers les autres. Et nous pouvons voir de nombreux compagnons de voyage exemplaires qui, dans cette peur, ont réagi en donnant leur vie. C’est la force agissante de l’Esprit déversée et transformée en courageux et généreux dévouements. C’est la vie de l’Esprit capable de racheter, de valoriser et de montrer comment nos vies sont tissées et soutenues par des personnes ordinaires, souvent oubliées, qui ne font pas la une des journaux et des revues ni n’apparaissent dans les grands défilés du dernier show mais qui, sans aucun doute, sont en train d’écrire aujourd’hui les évènements décisifs de notre histoire : médecins, infirmiers et infirmières, employés de supermarchés, agents d’entretien, fournisseurs de soin à domicile, transporteurs, forces de l’ordre, volontaires, prêtres, religieuses et tant et tant d’autres qui ont compris que personne ne se sauve tout seul. Face à la souffrance, où se mesure le vrai développement de nos peuples, nous découvrons et nous expérimentons la prière sacerdotale de Jésus : « Que tous soient un » (Jn 17, 21). Que de personnes font preuve chaque jour de patience et insufflent l’espérance, en veillant à ne pas créer la panique mais la coresponsabilité ! Que de pères, de mères, de grands-pères et de grands-mères, que d’enseignants montrent à nos enfants, par des gestes simples et quotidiens, comment affronter et traverser une crise en réadaptant les habitudes, en levant les regards et en stimulant laprière ! Que de personnes prient, offrent et intercèdent pour le bien de tous. La prière et le service discret : ce sont nos armes gagnantes !
« Pourquoi avez-vous peur ? N’avez-vous pas encore la foi ? ». Le début de
la foi, c’est de savoir qu’on a besoin de salut. Nous ne sommes pas
autosuffisants ; seuls, nous faisons naufrage : nous avons besoin du Seigneur,
comme les anciens navigateurs, des étoiles. Invitons Jésus dans les barques de
nos vies. Confions-lui nos peurs, pour qu’il puisse les vaincre. Comme les
disciples, nous ferons l’expérience qu’avec lui à bord, on ne fait pas
naufrage. Car voici la force de Dieu : orienter vers le bien tout ce qui nous
arrive, même les choses tristes. Il apporte la sérénité dans nos tempêtes, car
avec Dieu la vie ne meurt jamais.
Le Seigneur nous interpelle et, au milieu de notre tempête, il nous invite à réveiller puis à activer la solidarité et l’espérance, capables de donner stabilité, soutien et sens en ces heures où tout semble faire naufrage. Le Seigneur se réveille pour réveiller et raviver notre foi pascale. Nous avons une ancre : par sa croix, nous avons été sauvés. Nous avons un gouvernail : par sa croix, nous avons été rachetés. Nous avons une espérance : par sa croix, nous avons été rénovés et embrassés afin que rien ni personne ne nous sépare de son amour rédempteur. Dans l’isolement où nous souffrons du manque d’affections et de rencontres, en faisant l’expérience du manque de beaucoup de choses, écoutons une fois encore l’annonce qui nous sauve : il est ressuscité et vit à nos côtés. Le Seigneur nous exhorte de sa croix à retrouver la vie qui nous attend, à regarder vers ceux qui nous sollicitent, à renforcer, reconnaître et stimuler la grâce qui nous habite. N’éteignons pas la flamme qui faiblit (cf. Is 42, 3) qui ne s’altère jamais, et laissons-la rallumer l’espérance.
Embrasser la croix, c’est trouver le courage d’embrasser toutes les contrariétés du temps présent, en abandonnant un moment notre soif de toute puissance et de possession, pour faire place à la créativité que seul l’Esprit est capable de susciter. C’est trouver le courage d’ouvrir des espaces où tous peuvent se sentir appelés, et permettre de nouvelles formes d’hospitalité et de fraternité ainsi que de solidarité. Par sa croix, nous avons été sauvés pour accueillir l’espérance et permettre que ce soit elle qui renforce et soutienne toutes les mesures et toutes les pistes possibles qui puissent aider à nous préserver et à sauvegarder. Étreindre le Seigneur pour embrasser l’espérance, voilà la force de la foi, qui libère de la peur et donne de l’espérance.
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Chers
frères et sœurs, de ce lieu, qui raconte la foi, solide comme le roc, de
Pierre, je voudrais ce soir vous confier tous au Seigneur, par l’intercession
de la Vierge, salut de son peuple, étoile de la mer dans la tempête. Que, de
cette colonnade qui embrasse Rome et le monde, descende sur vous, comme une
étreinte consolante, la bénédiction de Dieu. Seigneur, bénis le monde, donne la
santé aux corps et le réconfort aux cœurs. Tu nous demandes de ne pas avoir
peur. Mais notre foi est faible et nous sommes craintifs. Mais toi, Seigneur,
ne nous laisse pas à la merci de la tempête. Redis encore : « N’ayez pas peur »
(Mt 28, 5). Et nous, avec Pierre, “nous nous déchargeons sur toi de tous nos
soucis, car tu prends soin de nous” (cf. 1P 5, 7).
Montsalier est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Le nom de ses habitants est Salimontains.
On sait que le territoire de la commune est fréquenté à l’âge du bronze car du matériel a été retrouvé dans une grotte.
Dans l’Antiquité, le territoire de Montsalier fait partie de celui des Sogiontiques (Sogiontii), dont le territoire s’étend du sud des Baronnies à la Durance. Ils seront ensuite rattachés à la province romaine de Narbonnaise. Au IIe siècle, ils forment une civitas distincte, avec pour capitale Segustero (Sisteron). De l’époque gallo-romaine, est parvenu un cippe inscrit, mis au jour au lieu-dit Notre-Dame, où se trouvait un établissement gallo-romain. On a aussi retrouvé une petite ferme d’époque romaine au Plan de Montsaliors. Le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement de l’Italie, jusqu’en 526.
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 1050, sous la forme de Monte Celeg.
Le premier Montsalier, communément dénommé « le Vieux Montsalier » (le Haut Montsalier sur les cartes IGN), est aujourd’hui en ruines. Il est bâti sur un piton rocheux pour assurer plus aisément sa défense. Au Moyen Âge, l’église dépendait de l’abbaye de Cruis, qui percevait les revenus attachés à cette église alors que les dîmes étaient partagées entre l’évêque d’Apt et ses chanoines. La communauté relevait de la viguerie de Forcalquier.
Le village a été déserté de ses habitants à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Sa population s’est progressivement transférée dans la plaine, en un lieu dénommé « Le Plan » qui aujourd’hui a pris le nom de l’ancienne agglomération. Ferme des Aupillières, où des maquisards sont arrêtés en décembre 1943.
Le coup d’État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 11 habitants de Montsalier sont traduits devant la commission mixte, la majorité étant condamnés à la déportation en Algérie.
Comme de nombreuses communes du département, Montsalier se dote d’écoles bien avant les lois Ferry : en 1863, elle en possède deux, installées au Haut-Montsalier (ancien chef-lieu) et au village du Plan, qui devient à ce moment le nouveau Montsalier. Ces écoles dispensent une instruction primaire aux garçons. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni la loi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants, ni la première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concernent Montsalier. Ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles de Montsalier sont régulièrement scolarisées.
Le village a été déserté de ses habitants à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle.
Sa population s’est progressivement transférée dans la plaine, en un
lieu dénommé « Le Plan » qui aujourd’hui a pris le nom de l’ancienne
agglomération.
Lieux et monuments
Une authentique bastide, la bastide du Baou, encadrée de deux tours rondes converties en pigeonniers, se trouve à Montsalier. Elle est construite à l’emplacement d’un établissement gallo-romain auquel a succédé l’église Notre-Dame de la Ferronnade, tous deux disparus.
À l’ancien village, installé sur un site à éperon barré, se trouvent d’anciens moulins.
L’église Saint-Pierre-aux-Liens ou Saint-Sauveur au Haut-Montsalier, est de différentes époques. La façade occidentale, le mur nord, l’abside, en appareil petit et grossier, sont les plus anciens (XIe ou début XIIe siècle). Le mur sud est en moellons (reconstruction mal datée par l’abbé Féraud, entre 1564 et 1704). Elle est très obscure, éclairée par une meurtrière percée dans l’abside.
L’église Notre-Dame au Plan, actuelle église paroissiale, est construite en 1856-1857. Elle remplace une chapelle plus ancienne. Elle suit sur un plan fréquent à l’époque : une première travée, assez courte, voûtée d’arêtes, puis une travée centrale sous coupole, puis une troisième travée formant chœur, voûtée d’arêtes. Le clocher est une tour construite au-dessus du chœur.
La mairie est installée dans l’ancien presbytère. Un coussinet sculpté, encastré dans la façade, orné d’aigles, de lions, de rinceaux et palmettes, date du XIIe siècle, peut-être du siècle précédent. Il est classé monument historique au titre objet , avec une colonnette monolithe, découverte dans le jardin du presbytère (même époque) et une pierre sculptée en cippe, de 50 cm de haut.
L’ancien prieuré Saint-Pierre a été converti en ferme puis en habitation. Il possédait son propre cimetière.